18 août 1759
« à la réquisition de Margueritte Bellin, veuve Michel Roguet voiturière par eau demeurante à Blois paroisse de Saint Saturnin de présente audit Orléans, logée dans ces batteaux estant sur la rivière de Loire le long du port de Recouvrance, paroisse Nostre Dame de Recouvrance,
laquelle nous a requis vouloir dessendre dans un de ses dits batteaux que nous avons trouvé en bas du glacy[1], qui est devant la grande porte du port dudit Recouvrance pour y dresser procès-verbal du naufrage qui est arrivé audit batteau ce jourd’huy sur les deux heures du matin. Et estants dans ledit batteau, avons trouvé en icelluy plusieurs marchandises qu’elle nous a dit appartenir à différants particuliers et avoir fait charger dans sondit batteau le jour d’hier pour les conduire à Blois, scavoir :
par le sieur Geffrier, marchand à Orléans, au panier d’ozier marqué . L., en contremarque L. G. O., dans lequel ses trouvé du sucre en pain, un paquet d’amandes, un paquet de (?) d’olande, un paquet de ver de grie et un paquet d’ (estan?) de ferrure, adressé au sieur Delaboulloie lainé, marchand demeurant à Blois ; un poinçon neuf marqué U. D. remply de sucre en pain, adressé à madame vve Dorsemainne, marchande demeurant à Blois ; un autre poinçon neuf marqué B. remply aussi de sucre en pain adressé au sieur Delaboullaie, marchand boucher à Blois.
par le sieur Boulardin, marchand à Orléans, un tonneau de quincaille marqué D. P. adressé au sieur Dittely petit, marchand demeurant à Blois.
par le sieur Pinchinat, marchand à Orléans, un poinçon remply de sucre marqué D. P. adressé au dit sieur Ditely petit ; plus un panier aussy de sucre non marqué adressé à la dame Vve Prousteau, marchande demeurant audit Blois.
par le sieur Alleaume, marchand à Orléans, un barique dans lequel il y avoit un saque de poudre à tirer marqué L. adressé au sieur La Boullay, marchand à Blois.
par la Vve Rouillé, marchande à Orléans, un panier d’ozier marqué S. B. et n° 5 rempli de diverses marchandises au sieur Salomé marchand à Blois.
et par le sieur Canard Lejeune, marchand à Orléans, un baril de mourue meuse et un baril maquereau du nors et trois feillettes haran blan marqué , un baril mourue demeuse fraîche et un baril mourue ancienne marqué P. P. N. et P. P. V., trois baril mourue meuse nouvel, trois baril de mourue d’olande ancienne, un baril maquereau dunors et deux feillettes haren blanc marqué pour le compte du sieur Louis Pilleraux., (suit deux autres noms illisibles), tous trois marchands à Blois.
Toutes les dites marchandises indiquées se sont trouvées très endommagées par l’eau qui est entrée dans ledit batteau par un neu de bois qui ses trouvé au fond dudit batteau, et que quelque pierre qui ses trouvée sous ledit batteau ont fait sortir ledit neu et est ce qui a causé le dit naufrage ainsy quelle nous la fait voir et que s’est une chose qu’elle n’a pu prévoir et lequel naufrage a été vue, examiné en notre présence par Jean Blé, Etienne Legay, Jean Pierre Laurent, tous trois voiturier par eau demeurants à Blois et de présent audit Orléans, Michel Prou, aussy voiturier par eau demeurant à Tours et de présent audit Orléans, Pierre Souday, ausy voiturier demeurant à Tours et de présent à Orléans, de Pierre Durand, ausy voiturier par eau demeurant à Saumur et de présent audit Orléans, du sieur Jean Baptiste La Béche, marchand voiturier demeurant audit Orléans susditte paroisse Notre Dame de Recouvrance. Lesquels comparants ont touts déclarés et déclarent que le naufrage qui s’est fait audit batteau ne peu en auqu’une fasson venir de la fautte de laditte veuve Roguet, à qui celluy n’est venu que de ce qui c’est trouvé quelque pierre sous ledit batteau qui ont fait sortir le neu de bois qui ses trouvé dans le fond dudit batteau et que s’est une chose que personne ne peut prévoir. »
[1] Terrain en pente.