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Un cadavre un meurtre

Le bailli de Saint-Laumer, accompagné d’un médecin, se rend à l’extrémité du faubourg du Foix à Blois pour identifier le cadavre d’un homme. Horreur !

Le 14 mars 1788, nous Jacques Touzard, bailli de St Laumer,

« sur l’avis qui nous a été donné qu’à l’extrémité de la ville proche la croix du quartier appellé le Foix, il avoit été trouvé au bord de l’eau un cadavre qu’on ne pouvoit reconnaître attendu qu’il avoit la tête coupée, nous y sommes sur le champ transporté accompagné du procureur fiscal et de Jean Blanvillain, praticien demeurant paroisse St. Solenne, pour l’indisposition de notre greffier ordinaire, le serment de lui pris au cas requis, où, étant précédé de Argy de Chatillon huissier, nous avons trouvé au bord de l’eau un cadavre dont la tête étoit coupée n’ayant pour tout vêtement qu’une chemise, une cullotte noire de serge et des bas de laine gris de fer, la chemise marquée d’un B sur le côté droit de la poitrine. Et pour constater d’une manière plus particulière l’état de ce cadavre, nous avons appellé les srs Gilbert Leclerc, conseiller du roy médecin, et Gaudichaude Laitre, commis au rapport, demeurants en cette ville, lesquels ont dressé leur procès-verbal pour être joint au présent.

Au nombre des personnes qui se sont trouvés sur le lieu étoient les srs Jousselin Mandonnet marchand en cette ville, Dumain commis chez le sr Gaudron aussi marchand de fer en cette ville, lesquels le serment d’eux pris et reçu au cas requis nous ont dit reconnoître le corps pour être celui du nommé Blossier, horloger en cette ville, ledit Jousselin nous a de plus déclaré reconnoître un de ses boutons de manche pour être celui qu’il lui avoit donné il y a quelques jours, Marie Langot, femme de Jean Perault mason, demourand à Blois rüe St Lubin paroisse St Martin, laquelle, par serment d’elle pris au cas requis, nous a déclaré faire depuis très longtems son mesnage et reconnoitre ses bas pour les avoir plusieurs fois blanchis et sa chemise pour être semblable à plusieurs autres qu’elle a différentes fois blanchis.

Sur quoi, nous juge susdit […] ordonnons que le corps sera inhumé dans le cimetière de cette paroisse et que le curé de la paroisse fera mention sur son registre de notre présente ordonnance, nous lui avons préalablement fait appliquer sur le côté droit de la poitrine un cachet en cire ardente rouge aux armes de cette justice, ordonnons également que les effets cy dessus énoncés dont led cadavre s’est trouvé revêtu seront déposés à notre greffe dont du tout avons dressé le procès verbal pour servir et valloir ce que de raison ; fait et arresté lesd. jour et an que dessus. »
Touzard

Ce meurtre sera instruit par le lieutenant criminel.

   AD 41   B St Laumer 1786-1790  

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